01 junio 2016

Cécile Pelous: Une histoire d'amour et d'amitié




Depuis plus tie vingt ans, soeur Cecile Pelous, membre de la paroisse de Cergy-Pontoise, dans le pieu de Paris, travaille pour les plus grands noms de la haute couture parisienne (Dior, Ricci, etc.). Modeliste, elle cree et realise ties robes pour les femmes les plus riches du monde.

Depuis 1986, cette soeur souriante et dynamique se sert de sa carriere dans ce dom aine prestigieux pour accom plir une oeuvre tout a fait differente. Elle passe tro is mois par an a servir les defavorises en Inde.Travaillant dans les banlieues pauvres de Calcutta et dans les orphelinats du Bengale, elle consacre toutes ses economies, ainsi que ties dons de ses amis frangais, a secourir les enfants pauvres, aidee sur place par ties gens de bonne volonte.

«JE SAVAIS QU’IL Y AVAIT BEAUCOUP A FAIRE»

Cécile a decouvert 1’Eglise de Jesus-C hrist ties Saints des Derniers Jours en 1974, lors d ’un voyage organisé aux Etats-Unis. Le groupe dont elle faisait partie s’est arreté a Temple Square et a assisté a une representation du Choeur du Tabernacle . Cela a eté pour elle une experience emotionnelle si intense qu’elle a raconte plus tard aux autres voyageurs que ce concert an Tabernacle etait la partie du voyage qu’elle avait prefereé.

Plusieurs mois plus tard, en France, ties missionnaires ont frappé a sa porte. Cécile n’etait pas interesseé, mais I’un d’eux lui a dit qu’il venait de Salt Lake City. Se souvenant tie son experience, Cécile a demandé an missionnaire s’il repres enta it «l’Eglise du choeur du Tabernacle». Quand il a dit oui, elle les a laisseé entrer et a ecouté leur message. Elle s’est fait baptiser quelques mois plus tard, en 1975.

C’est onze ans plus tard, en juillet 1986, que Cécile s’est rendue pour la première fois en Inde. Elle raconte: «La première année, je suis partie a Calcutta pendant mes vacances, avec 1’idée d’aider mon prochain. Mon brevet de secouriste sous le bras, armée de bonne volonte et des medicaments pleins  mes bagages.» Elle avait lu des livres et assisté a une conference decrivant la situation en Inde. Elle ajoute: «Je savais q u ’il y avait beaucoup a faire.»

A Calcutta, elle travaille surtout aupres des vieillards, des bébeés et des enfants handicapes. «La j’ai trouvé de quoi m’occuper et me depasser. Le linge souille a faire bouillir et a laver; les repas a  reparer et a dormer; dans les asiles, les malades a faire manger et les premiers soins a donner; il faut laver les mourants et les aider a quitter ce monde en les entourant de tendresse et de chaleur humaine; changer les bébés, les nourrir; ils sent si faibles qu’on voudrait leur insuffler sa propre santé .» Elle travaille d’abord avec les Soeurs de la Charité de mére Teresa, puis avec d’autres groupes.

«C’EST LE SEIGNEUR QUI VOUS ENVOIE!»

Au coins de ce premier voyage, elle decouvre un foyer pour une centaine de personnes agées, la plupart grabataires . Elle raconte : «I1 n'y avait que deux missionnaires catholiques pour s’occuper de ce petit monde, et l'une d’elles etait malade depuis trois jours. Je suis arrivée avec une autre benevole. Nous avons retroussé nos manches et nous nous sommes mises au travail. Soeur Theresina, 1’une des missionnaires, qui était seule pour parer a tout, m’a embrassée e t m’a dit: <C’est le Seigneur qui vous envoie>, et je 1’ai crue.»

Ensuite, a Pilkana, un bidonville de la banlieue de Calcutta , Cécile est confronte eaux temperatures caniculaires, aux inondations qui durent pendant toute la saison de la mousson et a des conditions de misere qui la confondent. Elle precise cependant: «J’ai aussi trouve beaucoup d’espoir, car les enfants savent encore rire et s’amuser de rien, comme tous les enfants du monde.»

Elle fait aussi la connaissance d’un couple d’Europeens, qui a choisi d’y vivre depuis vingt ans, pour aider les Indiens les plus demunis a tre autonomes. «Ils avaient lancé une entraide exclusivement indienne; j’ai eu la chance d’être integrée a cette initiative; j’ai decouvert un centre de formation ou 1’on apprend a des jeunes filles de 14 a 17 ans a faire des <batiks>, pour qu’elles puissent un jour  subvenir aux besoins de leur famille.»

Avec son experience de la mode, Cecile apprend aux jeunes filles a creer des patrons, a couper et a coudre leurs vetements. A present, elles habillent les enfants des orphelinats. 

Cécile voit aussi la creation d ’une soupe populaire, des visites medicales gratuites comme dans un  dispensaire. «La», dit-elle, «ceux qui o n t peu donnent a ceux qui n’ont rien.»

AIDE AUX ENFANTS SANS FAMILLE AU NEPAL

En 1989, C écile est contacté par un ami, le père Lrangois Laborde, pour aider un certain Parijat Gosh, instituteur a Nepalganj, au Nepal. II souhaite établir un foyer et une école, pour quarante-sept enfants sans famille (parmi lesquels vingt et un enfants aveugles), qu’il fait vivre avec son salaire d’instituteur. II envisage aussi la construction d’un dispensaire et d’une petite ferme  (rendue possible grace a des dons de terre de fermiers voisins), qui permettrait de les nourrir.

Du Bengale, Cécile se rend sur place et évalue les besoins. De retour a Paris, elle entreprend des demarches pour réunir les fonds necessaires, mais sans succes. Heureusement, un evenement que Cécile attribue a la bienveillance de son Père céleste, sauve 1’entreprise. Une agence  immobiliere lui fait une interessante offre d’achat de sa maison bien située dans la banlieue immediate de Paris. Elle accepte. Elle rachètera une maison, moins chère . . . mais aussi moins riche de souvenirs. Avec la difference de prix, elle peut financer les projets du Nepal. En 1990, le foyer et 1’école sont construits à Nepalganj.

NOURRIR AUSSI L’ESPRIT

Toutefois, 1’action de soeur Pelous ne vise pas que le bien-être materiel des gens. Elle explique: «Quand les gens ont de quoi manger et se vetir, ils peuvent manifester de I’intérêt pour l’Évangile.» Elle apprend le bengali. Elle donne des exemplaires de selections du Livre de Mormon en bengali aux gens qui lui posent des questions sur I’Église.

Cependant, son enseignement le plus puissant, c'est 1’exemple. Christian Euvrard, membre du pieu de Paris, ancien representant regional, explique: «Elle suit les principes du programme d’entraide de l'Église. Elle accomplit beaucoup en se conformant a la loi indienne et par 1’intermediaire d’organismes indiens. L’Église jouit ainsi d’une bonne reputation sans cesse croissante.»

Cécile se rappelle avec emotion 1’occasion ou des amis bengalis non membres ont plaide sa cause auprés des autorités locales en disant: «Elle ne ferait jamais rien de malhonnête, elle est mormone.»

Cécile temoigne: «Le Seigneur m’ouvre souvent des portes. Un jour les douaniers de Calcutta m’ont laisse importer deux fois plus de medicaments que les autres bénévoles qui travaillent depuis vingt ans en Inde ont jamais rèussi à y faire entrer! Une fois, j’ai obtenu a la dernière minute une place dans un avion deja complet pour le Nepal, où je devais rencontrer Parijat Gosh, avant de rentrer en France. Souvent, je decroche une autorisation de fonctionnaires pourtant habituellement peu empressés. Quand le Seigneur le veut, il suffit que je fasse ma part pour qu’il fasse la sienne.» 

Chaque fois qu’elle quitte Paris pour se rendre au Bengale, elle demande et reçoit une bénédiction de la prêtrise qui la guide tout au long de son sejour.

«SAUVEZ MA PETITE-FILLE»

Interrogée sur ce qui moive son action, Cécile repond qu’elle ne petit oublier le regard de cette grandmère, amenant sa petite-fille deshydratée et anémiée au dispensaire de Belari, qui suppliait: «Sauvez ma petite-fille.»

Elle garde aussi en memoire 1’image des groupes de jeunes enfants hindous de Pashram de Banipur faisant leur prière , seuls, sans adulte, dans le plus grand recueillement. Quelle richesse spirituelle chez ces enfants desherités!

Cécile nous dit: «Chacun de nous a une mission sur terre et des responsabilités envers son prochain, proche ou lointain. Nous ne pouvons pas tester indifferents. Nous sommes bénis parce que nous avons la connaissance, et cette merveilleuse relation personnelle avec notre Père céleste. Pour moi, c’est mon plus grand capital. Le plus sur moyen de le faire fructifier, c’est de le mettre au service des autres. C ’est une chaine d'amour sans fin.

« N ’a ttendons pas que l'Église nous donne des instructions pour faire le bien. Si nous nous oublions en aidant les autres, nous serons bénis au-delà de ce que nous pouvons imaginer.»

(Le Liahona mars 1992)

No hay comentarios.:

Publicar un comentario