16 marzo 2016

Comme un service d’argenterie

Cette semaine je voudrais partager un message du Elder F. Burton Howard :

« Je pense que le mariage éternel ne peut pas s’obtenir sans engagement de le réussir. Ce que je sais à ce sujet, je l’ai appris, pour la plupart, de ma femme. Il y a maintenant presque 47 ans que nous sommes mariés. Dès le début, elle a su ce qu’elle voulait.
Quand nous avons démarré, nous étions de pauvres étudiants, mais je pourrais illustrer sa vision de notre mariage au moyen d’un service d’argenterie. Comme c’est la coutume, lorsque nous nous sommes mariés, ma femme a déposé une liste de mariage dans un grand magasin local. Au lieu d’indiquer tous les pots, casseroles et appareils ménagers dont nous avions besoin et que nous espérions recevoir, elle a choisi un autre procédé. Elle a demandé de l’argenterie. Elle a choisi un modèle et le nombre de pièces, elle a indiqué les couteaux, les fourchettes et les cuillères sur la liste de mariage, et rien d’autre. Pas de serviettes, pas de grille-pain, pas de télévision, simplement des couteaux, des fourchettes et des cuillères.
Le jour du mariage est arrivé et est passé. Nos amis et ceux de nos parents ont apporté des cadeaux. Nous sommes partis pour une brève lune de miel et avons décidé d’ouvrir les présents à notre retour. Lorsque nous l’avons fait, nous avons eu un choc. Il n’y avait pas un seul couteau ni une seule fourchette dans le tas. Nous avons plaisanté à ce sujet et avons poursuivi notre vie.
Deux enfants sont nés pendant que nous faisions nos études de droit. Nous en étions à un sou près. Mais lorsque ma femme travaillait à temps partiel dans un jury ou que quelqu’un lui donnait quelques dollars pour son anniversaire, elle les mettait discrètement de côté, et, lorsqu’il y avait assez, elle allait en ville acheter une fourchette ou une cuillère. Il nous a fallu plusieurs années pour accumuler suffisamment de couverts pour pouvoir les utiliser. Lorsque, finalement, nous avons eu un service pour quatre personnes, nous avons commencé à inviter des amis à dîner.
Avant leur arrivée, nous avions une petite discussion à la cuisine. De quels ustensiles allions-nous nous servir : ceux en inox, cabossés et dépareillés ou l’argenterie spéciale ? À cette époque-là, je votais souvent pour l’inox. C’était plus facile. On pouvait simplement les jeter dans le lave-vaisselle après le repas, et ça suffisait. En revanche, l’argenterie donnait beaucoup de travail. Ma femme la dissimulait sous le lit, à un endroit où les cambrioleurs ne la trouveraient pas facilement. Elle avait insisté pour que j’achète un tissu anti-ternissure pour l’emballer. Chaque pièce était dans une housse séparée et il n’était pas facile de rassembler tous les couverts. Lorsque nous utilisions l’argenterie, il fallait la laver à la main, la sécher pour qu’elle ne se tache pas, et la remettre dans les housses pour qu’elle ne ternisse pas, l’emballer et la cacher soigneusement pour qu’on ne nous la vole pas. Si on découvrait la moindre ternissure, je filais acheter un produit pour l’argenterie et, ensemble, nous frottions soigneusement pour enlever les taches.
Avec les années, le service s’est complété, et j’ai observé avec étonnement le soin que ma femme y apportait. Elle n’a jamais été de nature à se fâcher facilement. Je me souviens pourtant du jour où l’un de nos enfants a réussi à mettre la main sur une des fourchettes en argent et a voulu s’en servir pour retourner le jardin. Cette tentative a suscité un regard enflammé et un avertissement : il n’en était pas question. Jamais!
J’ai remarqué que l’argenterie n’est jamais partie aux nombreux repas de paroisse que ma femme a préparés, n’a jamais accompagné les multiples repas qu’elle a faits et envoyés aux malades ou aux nécessiteux. Elle ne nous a jamais accompagnés en pique-nique ou en camping. En fait, elle n’est jamais allée nulle part ; et, avec les années, elle n’est même pas venue très souvent sur la table. Certains de nos amis ont été soupesés et n’ont pas fait le poids, sans même le savoir. Ils ont eu droit à l’inox quand ils sont venus dîner.
Puis est venu le moment où nous avons été appelés à partir en mission. Je suis rentré à la maison un jour et ai appris qu’il fallait louer un coffre-fort pour l’argenterie. Elle ne voulait pas l’emporter avec nous. Elle ne voulait pas l’abandonner ni la perdre.
Pendant des années, j’ai pensé qu’elle était simplement un peu excentrique, puis un jour, je me suis rendu compte qu’elle savait depuis très longtemps quelque chose que je commençais seulement à comprendre. Si l’on veut que quelque chose dure à jamais, il faut le traiter autrement. On le protège. On ne le maltraite jamais. On ne l’expose pas aux éléments. On n’en fait pas quelque chose de commun ou d’ordinaire. Si jamais il se ternit, on le polit avec amour jusqu’à ce qu’il brille comme s’il était neuf. Il devient spécial parce qu’on l’a rendu tel, et il devient plus beau et prend davantage de valeur avec le temps.

Le mariage éternel est exactement comme ça. C’est exactement ainsi que nous devons le traiter. » (F. Burton Howard; Le mariage éternel, Conférence Général Avril 2003)




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